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Revue de
culture et littérature roumaine
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Le livre annoncé
contient (en 260 pages) l’histoire du pays de l’éditeur, la Triballée. Ce nom
est peu connu aujourd’hui car il s’agit du nom ancien d’une région assez
étendue, située entre le Danube et le massif du Balkan, entre la rivière Morava
(en Yougoslavie) et, en traversant la Bulgarie, la Mer Noire. Les habitants
sont des Valaques (Roumains) qui parlent le roumain du Nord du Danube (et non
un dialecte du roumain, comme les Macédo-Roumains de
la Péninsule Balkanique). La carte d’en haut est dessinée par Valentin Ponseti, peintre catalan d’origine triballénne.
La ville de Vidin (au milieu de la carte, sur le
Danube) est la ville natale de l’éditeur, habitée par beaucoup de Roumains.
Belgrade (invisible sur la carte) se trouve à gauche de Pozarevac (Podul Lung). Sofia (aussi
invisible) est au Sud de Mihajiovgrad (Montana). En
publiant ce livre, l’éditeur désire attirer l’attention des Nations Unies sur
le sort triste de ses compatriotes, les Valaques de >>>>>Ion di la Vidin>>>>>
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Quelques éléments d’histoire culturelle apocryphe
Vers la fin 2004, j’ai pensé à réunir plusieurs études réalisées il y a
longtemps afin de constituer une sorte de prolégomènes d’une histoire
culturelle apocryphe. Le sens de cette entreprise n’était pas d’ajouter un
nouveau titre à une bibliographie savante déjà bien fournie, mais plutôt
d’éclaircir le mystère de la survie de cultures qui, dans un monde risquant de
s’enfoncer bientôt dans le marasme de l’uniformité, affirment encore leur droit
à la diversité, en tant que réponse autochtone et interrogation spécifique. Vue
la nature de mes préoccupations spécifiques, j’expose inévitablement ici le
„cas roumain“, qui pourrait bien, à mon avis, devenir un modèle et un exemple
de méthode, pour l’étude des cultures du Tiers-Monde. Mutatis mutandi, ces principes peuvent s’avérer intelligibles et
utiles pour l’élaboration de solutions valables aussi bien à Bucarest qu’à
Montevideo, à Tunis ou à Delhi, là où les mécanismes évoqués se retrouvent dans
des proportions différentes.
Les études qui constituent cette petite synthèse culturelle furent écrites
et publiées entre 1984 et 1989 en Roumanie, en français. Ce sont des fragments
d’une recherche aux dimensions plus amples, mais elles possèdent une certaine
autonomie et ont une existence indépendante. Pour deux d’entre elles, ce sont
même les premières (et pour l’instant les seules) tentatives de synthèse
historiographique „concernant une période définie“ et elles font œuvre de
pionnier. L’érudit roumain remarquera ce qui continue les conclusions d’autres
savants et dans quelle mesure celles-ci sont développées et même surclassées.
Ces sujets représentent, pour un savant de l’étranger, une curiosité. Tout
d’abord en raison de la méthode utilisée. Car j’ai tenté d’éliminer „la
chronologie universaliste“ et la „périodisation canonique“ pratiquée par la
plupart des „histoires de diverses littératures“ (européennes le plus souvent)
et qu’utilisent, par une extension, le plus souvent impropre, toutes les
histoires littéraires.
A mon avis, l’enchaînement Moyen Age, Humanisme, Renaissance, Baroque et
Modernisme, classicisme, esprit encyclopédique, romantisme et Risorgimiento etc. est recommandable pour certaines
littératures parce qu’il a été constaté preuves à l’appui, dans l’évolution
régionale. Extrapoler n’est pourtant pas une solution, car dans d’autres
régions, européennes comprises, la chronologie des faits, les idéologies, le
type de création et la tradition locale, constituée et active, ont des modèles
différents et impliquent une toute autre périodicité, ayant leur note
spécifique et même locale. Nous avons choisi pour l’exemple quatre époques de
la littérature roumaine, qui différent pas mal de ce que l’on constate, dans la
stricte contemporanéité de la littérature française et, généralement,
ouest-européenne.
La substance culturelle proprement dite nous donne une raison de
stupéfaction de plus. C’est le fait de ne pas retrouver en Occident de
tradition byzantine, chrétienne - orthodoxe, avec ses fluctuations de visibilité,
mais aussi la constance de ses couches profondes, ni de tradition locale
prononcée, qui „fait la différence“. Le fait mériterait, pour cette raison du
moins, un examen sérieux. On y trouve non seulement des tendances et oeuvres
distinctes et originales, parce que surgissant dans un espace non contaminé,
mais même des courants littéraires au spécifique certains, comme le style
„brancovan“ “1690-1725.” Le romantisme messianique local même tire sa substance
de l’époque précédente (XVIII-e siécle),
époque de récession dans les manuscrits et de la culture monacale, au moment
des Lumières.
Cette énergie secrète, mystérieuse, dont j’ai tenté d’identifier et mettre
à l’épreuve les réseaux, s’explique en bonne mesure par la contribution du
christianisme orthodoxe, par sa matière byzantine en apparence, mais originale,
car, que la métropole soit vivante ou morte, l’esprit de Byzance avait acquis
une certaine consubstantialité dans cet espace marginal du Limes, que l’on
pourrait nommer une „Byzance parallèle“.
A vrai dire, l’influence de Byzance n’est pas la seule à devoir être soulignée
et mise en valeur en la matière. Elle n’est que la notion susceptible d’être
reconnue, mais ne représente qu’une part de cette substance dont il n’est que
très peu question ici, sauf à propos d’une origine commune ou apparentée et par
la conjonction d’un substratum à peine perceptible de nos jours. Sous cette
couche historique, qui désigne pourtant un noyau européen (révélé par la
Renaissance modélisatrice que suscitèrent les gens de lettres rescapés de
Constantinople) se trouve un gisement indistinct, mais vivant et pulsateur, un
noyau mystérieux et qui organise, souvent sans une explication immédiate, des
phénomènes à l’apparence non canonique et peut être même tout à fait étrangers.
Nous sommes anciens, souvent au point de ne plus pouvoir identifier nos
racines, difficiles à discerner par un regard pressé ou embué.
Tout commence par un mystère. Vers 2.500 avant J.Chr.,
à l’Est des Carpates ou peut-être aussi sur l’autre versant, s’installait un
peuple étrange qui y laissa une trace invraisemblable et dont la culture était
d’une cohérence qui tient du miracle. Rien de sa façon de penser inhabituelle
ne s’est transmis en paroles, mais en regardant ce qu’il a réalisé, on eut
comprendre presque tout ce qu’il avait imaginé. C’était un peuple musical et
magique, organisé en rites, croyant à l’immortalité de l’âme, ressentant tout
au rythme de ses rites, à travers des époques qui se poursuivent l’une dans
l’autre, qui serpentent en dépassant l’instant vers un infini qui revient sur
ses pas, se reprend et se recompose sans consumer pour autant son énigmatique
matière. C’est un espace rond comme la ronde Hora, c’est un monde sans nom
qu’en l’absence d’autre dénomination on pourrait nommer Cucuteni.
Mais au bout d’un certain temps, après d’innombrables siècles, ces habitants de
l’espace Cucuteni semblent disparaître de l’histoire
comme s’ils s’étaient évanouis dans l’air et les fouilles archéologiques ne
montrent plus qu’une grosse trace d’incendies et désastres, puis la trace d’une
céramique noire, opaque, un ersatz plus grossier et utilitaire. Certains
pensent que les débris de poterie que l’on pourrait trouver en Chine
occidentale, datant de cette même époque où les habitants de Cucuteni semblaient s’être évaporés dans les airs, on
reconnaîtrait leur lignée musicale, éprise d’infini et leur communion dans la
ronde Hora, remarquée dans les Carpates. Que ce soit là l’œuvre du hasard ou le
résultat d’une migration, l’épisode semble bien symbolique et devient même un
stéréotype de vie historique. Car de la même manière, chaque fois qu’une
civilisation supérieure semble se définir ou s’exprimer en ces lieux, une
fracture suit, un incident, comme un mauvais sort, une négation capable de
détruire tout ce qui avait été fait au prix d’efforts ou d’un miracle. Apparaît
ainsi la malédiction des coupures brutales, qui nous obligent à tout reprendre
à zéro et à recommencer un fois de plus ce qui avait déjà été fait, ou bien à
nous redéfinir, autrement qu’avant, en recherchant cette identité que nous ne
parvenons pas à traduire dans un ouvrage visible, à transférer du virtuel dans
l’acte. Et pourtant il convient de rejeter cette vision catastrophique nous
concernant, qui mêle les épisodes superficiels et les changements de moelle épiniére. Il faut la rejeter et non seulement la corriger,
car en regardant le tout de l’intérieur et non pas de l’extérieur de cette
série de moments musicaux, la vision ne trouve pas confirmation. Car, comment
expliquer autrement, que vers l’an 800 av.J.Chr, le
Scythe Anacharsis des Carpates descendait en Gréce et conseillait avec sagesse et profondeur d’esprit
les habitants des cités qui allaient donner plus tard Solon et Socrate,
Anaxagore et Thalés de Millet.
En ce monde où l’on imagine marcher Orphée, celui dont la musique faisait
se lever les pierres, „les agatises chantaient leur lois“ hyperboréennes et,
vers l’an 700 av.J.Chr., l’on a vu surgir comme par
miracle un législateur montagnard, dont l’enseignement nous est souvent incompréhensible,
même si il demeure et „œuvre“. Ce Zalmoxis qui
aurait, dit-on, puisé sa sagesse en Egypte et aurait été l’élève de Pythagore (
légende créole du schéma de la culture par diffusion), avait surgi sans
préhistoire apparente, comme les grands prophètes, bien qu’il ne devait sans
doute pas être sorti du vide. Et nous voici tout à coup dans le monde de Zalmoxis, qui désigne une attitude sapientielle insondable,
un modèle anthropologique spiritualiste, une communion initiatique en cercle
clos, un rituel au sens cosmologique et une méthode de conservation, plus
exactement une religion. Ses conseils, qui n’ont pas été analysés comme l’ont
été les bribes conservées de la pensée de Pythagore, existent pourtant et,
lorsqu’ils auront été débarrassés des impuretés accumulées par transmission
apocryphe et corruption, ils montreront une philosophie articulée qui conserve
beaucoup de ce qu’à notre sentiment les gens de la période Cucuteni
auront communiqué et de ce que l’on aura conservé par les voies de l’énigme détournée.
C’est une sagesse qui, déposée au sein des groupes d’ermites de la Montagne
Sacrée, se traduisit en institutions végétales, invertébrées au regard de
l’histoire, mais qui expliquent en égale mesure les apologies de Dromichete et la fable de Scorillo,
le prestige de Décennée, le monachisme secret de la
courbure des Carpates et du millénaire dit „muet“, en rendant possible le
christianisme sous des formes, qui, incorporant la matière des Gètes Daces,
seront tenues pour orthodoxes et le seront sans doute, puisque le chant
d’église et la communication par la musique ont été consacrés dans la région du
Bas Danube par l’évêque Nicétas de Remesis, auteur de l’hymne „Te Deum laudamus“.
En quelle mesure et comment les adeptes de Zalmoxis
le Géte s’isolérent du
contingent dévoyé, il est impossible de le savoir, mais puisque peu avant 1900
on parlait encore en Moldavie des „solomonars“,
contemporains secrets et initiés, répétant des gestes rituels que les paysans
évoquaient timidement, mais dont avait parlé, deux mille cinq cents ans plus
tôt Hérodote, leur persistance semble hors de doute. Nous sommes dans un monde
de continuité magique, hérétique peut-être et en tout cas apocryphe, mais que
ses effets confirment.
Ainsi commence-t-on à entrevoir ces grands réseaux presque invisibles de la
tradition sapientiale, réseaux à transmission orale, en des lieux qui semblent
(et qui sont même parfois) hors du temps, appartenant, à vrai dire, à une
histoire en négatif, dans l’impalpable, indifférente à l’enchaînement des
superficies rationnelles et futiles.
C’est l’espace dans lequel nous retrouvons Saint Nicodème de Tismana, au XIVe siècle Daniel l’ermite, conseiller d’Etienne le Grand
avant 1500 et Grigorie Roşca,
métropolite du XVIe siècle, Païsius
Velitchkovski, contemporain de l’Encyclopédie
française, Hasdeu, Vasile Pârvan et Nicolae Iorga, à des époques plus proches de
nous, à l’instant historique qui nous précède. Et tout ceci découlant d’un long
cycle homérique, de culture orale, et communiquée en dehors des paroles, par
une sorte de musique pédagogique dans ce qu’avant le milieu du XXe siècle Lucian Blaga nommait
„l’espace de diffusion de la ballade Miorita“ ou
„l’espace mioritique“, lieu consacré où, en dehors du
temps, l’on dépose toutes les formules pulsatoires,
articulant un esprit qui n’a pas besoin de reconnaissance extérieure pour
exister.
L’insistance de cette couche fondamentale est impressionnante et sa force
de se régénérer impose et indique peut-être un secret encore non déchiffré.
C’est de là qu’est issu, comme d’une tige de lys, vers la fin du XIXe, à une époque où tout semblait devoir s’organiser
mieux que par le passé, – le poète Mihai Eminescu,
mythe littéraire roumain éponyme et peut-être héros fondateur, si sa fin avait
été autre. Avec lui naissait aussi un style de caractère du genre Eminescu, un
drame existentiel, le barde métaphysique à qui „tout Roumain s’est plaint“. Il
y en a qui n’y voient que la réaction, l’attitude d’un autochtone répondant,
par des mesures abyssales, aux Empires qui se chevauchent par-dessus lui,
produisant des mouvements telluriques imprévus, similaires aux chocs des
plaques tectoniques; pourtant, même si elle a du vrai, cette conclusion n’est
pas complète. A vrai dire, le caractère Eminescu est la façon de l’habitant du lieu
de s’exprimer „selon sa nature“, c’est-à-dire dans sa Tradition inhérente, qui
le définit si bien que toute correction, modification et déviance semblent le
dénaturer, le fausser sauvagement et inutilement. Ceci témoigne d’un certain
degré d’universalité de réagir que l’on retrouve aussi bien chez les vieux
Perses, du temps d’Alexandre le Macédonien, de la Rome des Césars et des Césars
modernes, ayant fondé des empires traditionnels, classiques ou contractuels.
Ceci n’a pas de détermination dans le temps et l’espace, car on le rencontre en
proportions variées, toutes les fois qu’un être sédentaire se trouve opprimé
par un étranger et déchu de sa condition de liberté, de maître des lieux qui
lui furent donnés par son dieu à lui. C’est de cette conjonction de deux
réalités incompatibles que viennent les séparations essentielles: les deux
histoires („l’histoire de l’occupant“, inscrite comme un mythe justificatif et
„l’histoire de l’autochtone“ qui entretient, souvent sans le déclarer, son
propre panthéon); „les deux cultures“, enfin, „les deux représentations du
monde“. Si inhabituel qu’il paraisse, le schéma se répète à la manière d’un
scénario mythique et conserve quelque chose d’un drame religieux, comme une
malédiction anthropologique. Sur cette toile de fond épique et mystérieuse, on
voit apparaître, presque toujours, une Reconquista,
la volonté de reconquérir le Paradis Perdu, le Pays Perdu, avec tous ses
mécanismes découlant d’expériences vérifiées. Mais, là on est dans le grand
théâtre de Shakespeare, avec ses épisodes sanglants et ses énormes machines
impitoyables. Chez les Roumains, ce sont les saints prédicateurs Sofronie de Cioara et Visarion Saraï, arrêtés dans la
Transylvanie des „Lumiéres“, jetés dans un cachot et
tués, ainsi que Horea, soumis au supplice de la roue
(XVIIIe siécle), Tudor Vladimirescu, tué et projeté dans un puits en 1821, Avram Iancu, le „petite Prince –
paysan“, égaré dans les forêts, l’historien prophétique Nicolae Bălcescu, exilé et dont les ossements sont perdus en 1850 au cimetière
des miséreux de Palerme, Eminescu harcelé et devenu fou dés 1883, Nicolae Iorga
assassiné en 1940, Antonescu jugé par l’ennemi vainqueur, fusillé et demeuré
sans sépulture. Une sorte de tradition du cénotaphe, symbole de la destruction
universelle pour effacer toute trace, pour éviter que les choses soient connues
et évoquées. Et pourtant, cette si puissante
conjuration magique peut être mise à mal par celui qui comprend en profondeur
la fable de la voie solitaire. La voici décrite en quelques lignes
essentielles:
Aux environs de l’an 520 après J.Chr, plusieurs
lettrés de Scythie Mineure (la Dobroudja roumaine actuelle) arrivèrent du Pont
Gauche à Constantinople, puis à Rome pour proposer leur solution dans la
polémique doctrinaire chrétienne concernant les monophysites. On les appela
„les Moines Scythes“ et leur point de vue devait être assez inhabituel pour ne
pas être compris, ni adopté officiellement. Pourtant, on en trouve les traces
dans la conclusion canonique qui tacitement lui avait peut-être trouvé un sens
et une valeur. L’épisode mérite d’être évoqué, car il illustre un stéréotype et
même un scénario au sens secret. Cet instant faste d’inspiration collective est
porteur d’un élément symbolique et sera répété sous différentes formes et, parfois
même, avec une perméabilité plus grande qu’en ce lointain siècle. On le voit se
répéter dans la correspondance de Saint Nicodème de Tismana avec le patriarche Euthimie de Tarnovo, concernant
les anges présentés par Denys l’Aréopagite; dans l’épître d’orientation envoyée
par Saint Basile de Moldovita au métropolite de Kiev;
dans le traité de philosophie que Nicolae Milescu-Spătarul écrit à l’usage de Port-Royal (XVII-e
siècle); dans la conception de Dimitrie Cantemir qui,
dans son „Historia Incrementorum atque
decrementorum Aulae Othomanicae“ pressentait Giambattista
Vico, avec ses „corsi e ricorsi“.
Brancusi aussi devait être à Paris une sorte de „moine scythe“ qui apportait
une solution archaïque de ses Carpates paysannes et I.L.
Caragiale, précurseur du théâtre moderne, se situait-il peut-être dans la même
catégorie. Eminescu même, en 1880, anticipait par sa doctrine nationale,
aujourd’hui encore mal connue, les mouvements tiers-mondistes récents. Citons
encore G. Călinescu, qui écrivait en 1941 la première
histoire anthropologique d’une littérature européenne; Nicolae Iorga, qui donna
en quelque sorte naissance à l’Ecole historiographique des „Annales“, le moine Philotée, hymnologue du XIVe siècle, traduit à Venise, Jean Cassien,
organisateur de la vie monacale en Occident au IVe
siècle, Denys l’Exigu, créateur de comput chrétien et qui calcula „l’ére d’aprés Jésus Christ“ au VIe siécle; Nicolae Grigorescu,
le peintre de Barbizon (XIXe) pressentant les
couleurs évanescentes des impressionnistes; Pierre Movilă,
métropolite du XVIIe siècle, auteur à Iassy du „Symbole des apôtres“ orthodoxe; ils sont tous à
leur maniére des „moines scythes“ par la répétition
du scénario historique et par leur attitude irréductible. Ils apportent la
solution d’une devinette, une solution imprévue, témoignant de leur capacité
créative indépendante, non stimulée, mais presque invariablement non reconnue,
même si ultérieurement appropriée.
Nous sommes sur le terrain d’une culture magique non officielle et non
reconnue, donc apocryphe, aux traits prophétiques, une tradition d’une
ancienneté incalculable, parallèle souvent à la deuxième culture ratifiée et
glorieuse, qui utilise et marginalise plus d’une fois la première, ignorée,
oubliée. Et pourtant nous sommes dans ce qu’il conviendrait de nommer une
universalité essentielle, ce qui prouve que l’on peut créer à un niveau élevé
de généralité sans s’engager dans les sentier battus et confirmés, mais en
développant sa propre histoire des valeurs exprimées comme matière fondamentale,
sans la nul besoin de confirmation ni diffusion. On trouve une fable troublante
et une apologue décrivant ce paradoxe de la voie
solitaire dans la théorie de la sainteté présentée par Dumitru
Stăniloae, dans ces propositions d’une logique
et d’une simplicité essentielles, que l’on ne peut rejeter, quoi que l’on
fasse:
„Ainsi, tous les Saints sont-ils locaux du fait qu’ils oeuvrent à un
certain endroit, mais universels du fait de la foi universelle qu’ils servent à
cet endroit là. Ils sont tous locaux pour les gens d’un certain lieu qu’ils
desservent de leur vivant par leurs actes et leur exemple, mais ils sont aussi
universels car leur exemple est valable pour les fidèles de partout et il
unifie tous ceux qui parviennent à les connaître. Ils sont tous pénétrés du
même Christ, qui les éclaire et ils sont tous porteurs du même Esprit Saint,
même si le Saint Esprit qui leur est communiqué est communiqué par eux aux
autres dans une autre langue. Et par ce Saint Esprit ils appartiennent tous à
l’Eglise universelle, qui commença à la Pentecôte et fut continuée à travers
les siècles, embrassant différents peuples.“
Nous sommes dans un monde qu’il conviendrait de définir non pas par „Urbi
et Orbi“, mais par une formule mieux adaptée et adéquate, qui dépasse le temps indistinct
sous la forme de „Orbi per Urbem“,
parlant au monde dans la langue qui lui est familière, à travers l’Esprit du
Lieu.
Le 5 janvier 2005
La Nuit du Baptême de notre Seigneur par Saint-Jean le Baptiste, lorsque
les Cieux sont ouverts
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POEMES par DIMITRIE GRAMA : "Bastian, et autres confidences "
PROSES par ANTONIA ILIESCU : " et MARIANA BRAESCU : " Le Paradis
Perdu "
ESSAIS par ARTUR SILVESTRI : " La Fable de la Voie Solitaire. Quelques
éléments d’histoire culturelle apocryphe "
Francis Dessart : " CHRONIQUES LITTERAIRES aux livres "
DORA - DOR ou Le Chemin entre deux portes " et "Apocalypsis cum figuris "
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